Historique
Les projecteurs existent depuis environ 100 ans. L’utilisation de faisceaux essentiellement parallèles était typique des premières expositions mondiales. Ils préfiguraient l’énergie nouvelle qui venait de donner naissance à la modernité : l’électricité. Les ingénieurs lumière très demandés au début du 20ème siècle, comme l’indique Daniel Canogar, non seulement illuminaient les édifices emblématiques, mais dirigeaient également les trajectoires d’atterrissage des avions. Cependant souligne Canogar, c’est dans les représentations nazis d’Albert Speer que ces éclairages produisirent des architectures emphatiques impressionnantes. Le public devenait figurant dans les spectacles du IIIème Reich. Pendant la guerre, les projecteurs devinrent des dispositifs d’observation pour la surveillance anti-aérienne, une fonction qui plus tard fut remplacée par l’invention de la souris d’ordinateur, comme le montre Axel Roch. Après la guerre, les défilés de la victoire utilisent aussi la lumière et depuis elle est toujours associée aux célébrations. Aujourd’hui, les projecteurs sont principalement utilisés pour les événements d’entreprise ou institutionnels, qui essayent de recréer un environnement festif associé à la première d’un film à Hollywood, en ayant recours à des séquences répétitives de lumière.
Vectorial Elevation fut produit pour la première fois en 1999, pour la place du Zocalo à Mexico. Son principal objectif est de permettre au public de contrôler l'éclairage spectaculaire rendu possible par ces projecteurs qui normalement suivent une séquence préprogrammée de mouvements. Il y a eu de nombreux précédents pour ce type de travail. En voici quelques-uns qui datent d'avant 1999, lorsque le projet fut développé :
Un des plus anciens précédents de télécommande de la lumière est le Lindbergh Beacon de Los Angeles, qui fut éclairé pour la première fois en 1928 lorsque le Président Coolidge le mis en route en appuyant sur un bouton de télégraphe, à partir de son bureau de la Maison Blanche.
L’architecture interactive de Toyo Ito, comme sa Tour des Vents à Yokohama en 1986, transformation des changements environnementaux comme le bruit, la vitesse et la direction du vent.
Laszlo Moholy-Nagy
“Telephone Pictures”, 1922
Moholy-Nagy a commandé 5 tableaux dans une usine; les images qui apparaissaient dans les peintures étaient dictées au téléphone.
E.A.T. - Experiments in Art and Technology
"Telex: Q&A", New York, Stockholm, Ahmededabad, Tokyo, 1971.Quatre terminaux telex furent installés à New York, Stockholm, Ahmedabad, et Tokyo. Des membres du public dans chacun des quatre pays pouvaient soumettre des questions et réponses aux participants dans les autres villes.
Sol LeWitt
Sol LeWitt travaille avec des modules et des systèmes qui sont simples et impersonnels, pour explorer la répétition et la sérialité. Son travail perfectionne l'idée d'instruction en tant que forme d'art.
Otto Piene
"Olympic Rainbow", XX Olympic Games Munich, Germany, 1972
Un des projets de "Sky Art" de Piene fut cet arc-en-ciel olympique de 1,600 pieds pour les cérémonies de fermeture des jeux olympiques de Munich en 1972.
Kit Galloway, Sherrie Rabinowitz
"Satellite Arts Project ‘77", 1975-1977
Cet projet, premier exemple de télé-collaboration artistique, a permis à des artistes qui se trouvaient séparés géographiquement de synchroniser une performance ensemble grâce à l'utilisation de transmissions vidéo.
Toyo Ito
"Tower of Winds", Yokohama, 1986
L'installation architecturale interactive de Toyo Ito, Tower of Winds à Yokohama, se transforme sous l'influence de son environnement, comme par exemple le son, la vitesse et la direction du vent.
Eduardo Kac and Ed Bennett
"Ornitorrinco" 1989
Ornitorrinco le télérobot a été le premier contact avec le champs prolifique de la téléopération artistique.
X-Space
"Winke, Winke: A message transmission", Austria, 1993
"Winke, Winke" permet aux participants d'envoyer des messages via des terminaux d'accès et des connections Internet à un robot qui les traduit ensuite en langage du système international sémaphore.
Louis Phillippe Demers and Bill Vorn
"Espace Vectoriel", Montréal 1993
Une installation où la présence du public déclenchait des modèles de mouvements et de sons à partir d'assemblage de lumières robotisées.
Christian Möller and Joachim Sauter
"Networked Skin", Linz 1994
Un projet conçu pour Ars Electronica Center, dans le but de transformer la façade d'un édifice avec un interface global.
Rafael Lozano-Hemmer and Will Bauer
"The Trace", Madrid 1995
Une installation permettand à deux participants se trouvant dans différents emplacements de partager le même espace télématique reconstruit à l'aide de faisceaux lumières croisés.
ETV Hackers, Delft U of T
"The World's Largest Tetris Game", Faculty Building of Electrical Engineering, Delft U of T, Netherlands, 1995
Des gens à travers le monde pouvaient jouer au jeu Tetris en utilisant une simple session Telnet, et tout une partie de la Hollande pouvait observer la partie reproduite directement sur un édifice. En même temps, le Club Étudiant de Télécommunications de l'ETV utilisait un téléphone GSM et un ordinateur portable pour ajouter une photo sur le Web à chaque 10 secondes.
Knowbotic Research
"Anonymous Muttering" 1996-97
Une installation qui présentait en temps réel le croisement de données internet avec une transformation sonore et lumineuse.
Masaki Fujihata
"Light on the Net" Project, 1996
L’oeuvre "Light on the Net" de Masaki Fujihata, permettait d’allumer des ampoules qui se trouvait sur un écran à Tokyo.
Ken Goldberg
"Dislocation of Intimacy" 1998
"Dislocation of Intimacy" est une oeuvre de téléprésence qui permet aux participants sur le Web, d’allumer et d’éteindre des lumières afin d’observer les ombres produites, par une installation d’écran hors connexion.
Hans Muller and Zwarts / Jansma Architecten
Leidschenveen Tunnel installation, 1998
L’installation dans le tunnel de Leidschenveen, par les architectes Hans Muller et Zwarts / Jansma, permet au public d’envoyer des messages à travers le net, pour ensuite être présentés dans un espace public, lors d’une exposition électronique.
Stadtwerkstatt
"Clickspace" Linz, 1998
Un projet composé de trois modules qui permettaient d’exposer de la lumière, des sons et des messages, dans plusieurs édifices de Linz en Autriche.
Association Creation
"Bump", Linz, 1999
Une passerelle de 1.5 par 20 mètres est installée dans un espace public de chaque ville impliquée. Lorsqu'une personne pose le pied sur la passerelle, son poids déclenche une impulsion qui est transférée aux autres villes via un réseau. Là-bas, un piston pneumatique élève la tuile correspondante de quelques centimètres.
Germaine Koh
"Prayer", Ottawa, Ontario, Canada, 1999
Un ordinateur saisit les entrées de clavier des participants et les convertit en nuages de fumée encodés en Morse qui s'échappent d'une petite cheminée vers l'extérieur du bâtiment.